Burn-out : comment savoir qu’on en fait trop ?
Le burn-out, véritable mal de ce siècle où la soif de performance ne connaît plus de limites, a ceci de particulier qu’il se déclenche de manière insidieuse et enferme l’individu dans un long processus de destruction qui le rend incapable de se rendre compte de quoi que ce soit. Et perversité extrême, l’entourage a parfois du mal à se rendre compte que ce surinvestissement n’est pas normal car la société toute entière lui renvoie l’idée contraire : le travailleur acharné est érigé en modèle de réussite sociale aux dépens de toute autre forme d’appréciation. Pourtant dans le cas du burn-out, le rôle de l’entourage est primordial et il est à la fois salutaire et facile de relever un certain nombre de symptômes alarmants qui peuvent permettre assez rapidement d’établir ce diagnostic.
Un besoin de tout contrôler pathologique, une difficulté à déléguer
Une personne en situation de burn-in (phase préliminaire du burn-out) est une personne qui s’étourdit de travail et qui parfois même semble y prendre beaucoup de plaisir jusqu’au moment où le plaisir et la souffrance se mélangent et ne permettent plus à l’individu de faire la différence, il est comme annihilé. Les premières manifestations ostensibles de ce surinvestissement sont une volonté de tout contrôler, et une difficulté à déléguer . Tout se passe comme si l’individu n’arrivait plus à faire confiance, la seule manière de se rassurer et d’être sûr que le travail est bien fait est alors de le faire soi-même.
Une difficulté à communiquer avec les autres (collègues et proches)
L’autre manifestation du burn-out, c’est l’enfermement et le repli de plus en plus marqué sur soi et un détachement (voire une indifférence) des autres de plus en plus marqué. L’individu n’arrive plus à hiérarchiser, il accorde une importance démesurée à tout ce qui touche à son travail et relègue ses collègues, ses amis et sa famille au second plan. Très vite, il ne fera plus de distinction du tout entre travail et vie privée, l’émotionnel fera des irruptions inattendues au bureau et les dossiers s’entasseront à la maison. Perdu, il percevra toutes les remarques de ses collègues ou de ses proches comme des attaques et des reproches et aura tendance à les fuir ou à s’irriter au moindre échange et à s’enfoncer dans le travail comme un drogué dans son addiction.
Un présentéisme maladif et une difficulté à se déconnecter
Dans une phase avancée de la maladie, le malade passe de plus en plus de temps au bureau, c’est ce qu’on appelle le présentéisme : l’individu arrive de plus en plus tôt et quitte son bureau de plus en plus tard , il ne s’accorde aucune absence même lorsqu’il est malade ou fatigué. Il emmène ses dossiers à la maison et travaille tard dessus, il est connecté en permanence pendant le week-end, pendant ses congés. Tout se passe comme si se déconnecter signifiait pour lui ne plus exister, son travail devient progressivement sa seule raison de vivre, et même son sommeil est miné par des cauchemars de travail. C’est un signal d’alarme fort et qu’il faut tirer avant l’épuisement total.
Crédit photo : JaimeLeLundi
[…] Source: jaimelelundi.com […]