Vous n’êtes pas un surhomme ! Arrêter de vouloir tout faire : déléguez.
En tant que chef d’entreprise ou manager, vous avez besoin d’être rassuré en assumant de multiples tâches. Vous voilà embarqué vers un dangereux périple ! Outre le fait de ne pas tirer profit des compétences de vos collaborateurs, vous surchargez votre emploi du temps pour des résultats peu convaincants. Les dérives de ce comportement vous emmènent vers le tant redouté burn-out. Afin de gagner en efficacité, n’hésitez plus à déléguer ! Si ce processus est parfois source de malentendus ou d’erreurs – qui n’en fait pas ! –, les bienfaits pour votre entreprise seront pourtant bien réels.
Tout contrôler pour se rassurer
Vous tenez à cœur votre fonction de manager et vous ne jurez que par la devise : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Vous analysez tous les dossiers avec minutie et vous observez avec attention les moindres faits et gestes de vos équipes. Vous décidez de tout, car de toute façon, vous avez fixé vos objectifs, et les étapes pour les atteindre. De plus, il n’est pas question de céder un pouce de vos prérogatives, sous peine de perdre de votre aura et de votre influence vis-à-vis de vos collaborateurs comme de votre hiérarchie.
En contrepartie, vous sentez bien que vous ne comptez plus vos heures et que la fatigue s’installe. Après tout, quoi de plus logique au vu de votre fonction ! Bref, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Toutefois, les résultats escomptés sont-ils atteints ? Vos équipes sont-elles épanouies dans leur quotidien et dans leur créativité ? La fatigue accumulée n’altère-t-elle pas votre vie privée et votre santé ? Pensez-vous pouvoir tenir longtemps à ce rythme effréné ?
Certes vous avez des doutes, mais vous ne voyez pas le début d’une solution. Pourtant, elle se résume en un mot d’ordre : déléguez ! Pour le Larousse, le verbe déléguer signifie « envoyer quelqu’un au nom d’un groupe, de quelqu’un d’autre, dans un but déterminé, avec une mission définie ». Pour le manager, c’est donc l’opération qui consiste à confier une tâche à un collaborateur. Il ne s’agit aucunement d’un aveu de faiblesse, car vous n’arrivez pas ou vous ne voulez pas faire quelque chose. Au contraire, il s’agit bien d’un état d’esprit qui promeut la créativité, afin de gagner en efficacité. Le manager se libère du temps et de l’énergie, tandis que le collaborateur est responsabilisé.
Responsabiliser ses collaborateurs
Rien n’est plus motivant pour un salarié que de se savoir utile. C’est par exemple le cas lorsque le collaborateur est associé à la définition et l’évolution d’une procédure. Responsabiliser ses collaborateurs n’est pas une méthode d’organisation de l’entreprise, mais bien un état d’esprit. La centralisation des pouvoirs est souvent à l’origine de désillusions. Déléguer, c’est également éviter d’empiler les niveaux hiérarchiques et faire confiance aux capacités des employés à dépasser leur fonction de base. Évidemment, cette démarche s’inscrit dans un cadre strict et défini à l’avance.
Pour instaurer ce cadre, suivons les conseils de Christian Doucet, auteur de l’ouvrage Réhumaniser l’entreprise, qui décline 4 exigences à respecter :
- stimuler la motivation des salariés en encourageant les initiatives par des félicitations, primes et récompenses, tout en sanctionnant ceux réalisant moins d’effort ;
- déléguer aux personnes qui ont la compétence et l’expérience, grâce à une politique en ressources humaines aiguisée ;
- établir des méthodes de travail rigoureuses pour favoriser la confiance ;
- traiter systématiquement les problèmes rencontrés pour que les difficultés ne perdurent pas.
N’oubliez pas que l’erreur reste humaine, mais que sa gestion est essentielle. N’interprétez pas cette erreur comme un élément d’incompétence, mais plutôt comme un levier d’apprentissage. L’objectif est surtout que la faute ne se renouvelle pas. Si vous montrez de l’agacement, de l’énervement, vos collaborateurs n’en seront que plus brimer. Traités comme des enfants, ils agiront comme des enfants, en déclarant : « ce n’est pas ma fonction », « si je m’occupe de cela, de combien suis-je augmenté ? », « je ne suis pas payé pour ça ». Pour réduire les risques de frustration, de démotivation et de désengagement de la part de vos équipes, appliquez les préceptes du lâcher prise. Le recul est consubstantiel à l’acte de déléguer !
Savoir bien déléguer pour mieux manager
La délégation nécessite un certain savoir-faire. Tenez compte en premier lieu des capacités et de la fiabilité des personnes. Afin d’évaluer les aptitudes de chacun, démarrez par de modestes délégations, qui pourront grandir avec le temps en cas de réussite. De plus, si vous n’êtes pas un adepte de la délégation, cela vous permettra de tester vos réactions. Le lâcher prise doit vous apporter un recul nécessaire afin de démarrer avec un a priori positif. Si vous déléguez pour être à l’affût de la moindre erreur, vous inhibez votre collaborateur et l’opération tournera au fiasco !
N’oubliez pas non plus d’organiser votre délégation pour mettre votre collaborateur dans les meilleures conditions de succès. Définissez précisément ses objectifs, le cadre de sa mission, et les moyens qui lui sont mis à sa disposition. Prévenez ses futurs interlocuteurs et fixez le reporting demandé. Des formations ou des guides rédigés peuvent l’accompagner dans son nouveau rôle. Arrêtez aussi de considérer qu’il mettra plus de temps que vous ! Là encore, le lâcher prise vous invite à vous focaliser sur le temps au contraire gagné à mettre votre énergie sur une autre tâche.
Sachez que si vous pouvez toujours conseiller votre collaborateur, ne reprenez pas directement – ou pire dans son dos – les rênes du dossier ! Laissez-le résoudre les obstacles qui se dressent devant lui, tout en surveillant en arrière-plan. Il est important de garder en tête qu’en tant que manager, vous devez vous assurer du bon déroulement des choses. Avec le temps et l’expérience, une surveillance plus légère se mettra en place.
La réussite de cette démarche de délégation se concrétise notamment quand :
- votre équipe gagne en efficacité ;
- des collaborateurs démotivés retrouvent de l’allant ;
- le fonctionnement de l’équipe est bon même quand vous êtes absent !
Et vous, quelles sont vos méthodes pour bien déléguer ? Racontez-nous vos expériences !
Source de l’image à la Une : Pixabay