Burn-out, dépression, ce n’est pas qu’une affaire de mots
Même si une exposition trop importante au stress et sans précaution peut permettre d’expliquer indifféremment la situation d’un individu en état de dépression ou celle d’un individu en état de burn-out, et même si les manifestations symptomatiques (tristesse, fatigue, douleurs, etc..) peuvent être très proches et trompeuses, ces deux pathologies ont pourtant des sphères de prédilection ainsi que des manifestations physiologiques très différentes.
Tandis que la dépression peut se déclencher aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle, à la suite d’une difficulté personnelle stressante ou à la suite d’un choc émotionnel important, le burn-out (qu’on appelle d’ailleurs plus explicitement épuisement professionnel) se déclenche lui toujours et uniquement dans un contexte professionnel stressant.
On établit aussi parfois une sorte de relation entre les deux : le burn-out serait parfois le signe annonciateur d’une dépression, parfois l’aboutissement d’une dépression et donc le traitement de l’un permet d’éviter de passer à un stade plus avancé de l’autre à condition bien entendu de trouver le traitement adapté à la bonne pathologie du premier coup.
Le cortisol, trop ou pas assez telle est la question …
Scientifiquement, et médicalement un marqueur biologique, identifié assez récemment par les chercheurs permet de déterminer facilement si l’individu est épuisé ou simplement déprimé. Il s’agit d’une hormone secrétée par le corps humain, qu’on appelle le cortisol, mais que l’on pourrait aisément surnommer hormone du stress. Celle-ci est secrétée en cas de stress important et elle a une spécificité : elle est capable d’atteindre le cerveau en moins de 8 minutes et de modifier ses capacités. Selon cette étude, les personnes en burn-out ne produisent pas ou plus assez de cortisol et sont donc en état d’impossibilité d’affronter le stress et les personnes en dépression en produisent trop et se retrouvent en état de manque dès qu’elles n’ont plus de stress. Il est donc possible en mesurant l’évolution du taux de cortisol, de déterminer la nature du risque encouru par le patient et d’établir un vrai diagnostic différentiel.
Savoir établir ce diagnostic différentiel pour trouver le traitement adapté
Établir ce diagnostic assez tôt dans la maladie est important car il permet de la soigner efficacement et avec la bonne méthode. Pour les personnes qui produisent trop de cortisol, il est possible d’apprendre à gérer le stress et de contrôler ce taux de cortisol pour éviter de pâtir de ses effets sur l’organisme, il est n’est pas toujours nécessaire dans ce cas de recourir à une solution pharmacologique mais celle-ci peut-être aussi envisagée selon les cas.
Pour les personnes qui ne produisent plus cette hormone indispensable pour faire face au stress, deux solutions seront envisagées selon que le taux est bas ou très bas : il faudra parfois simplement apprendre à gérer le stress pour ne plus avoir besoin de l’hormone ou en tout cas d’en avoir moins besoin et d’économiser ses réserves. S’il on a un taux de cortisol vraiment trop bas, on peut avoir besoin d’un traitement par remplacement de l’hormone. C’est le médecin et la prise de sang qui seront prescripteurs en la matière car les glandes surrénales qui produisent cette hormone sont également à prendre en considération.
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