#SQVT Regards croisés sur la Qualité de Vie au Travail
Ainsi s’achève la 11ème édition de la Semaine de la QVT, un thème cher que nous avons souhaité aborder sous différents angles qui nous semblaient clés : le rôle du manager / le Team-Building / l’ambiance au bureau / les risques psychosociaux. Pour clôturer ce dossier spécial, nous avons donc voulu, nous, contributeurs de ces lignes, vous donner nos regards croisés sur la « Qualité de Vie au Travail ».
Thierry Bourgeon - Symbiosis Consultants
« Ce qui importe pour approcher une définition de la Qualité de Vie au Travail, ce n’est pas d’abord ce que peuvent en penser les CHSCT, la Direction, les sociologues, même si je reconnais bien volontiers que leurs travaux, leur rôle est indispensable et permet des percées, des avancées. Mais c’est d’essayer de se mettre à la place de Monsieur Toutlemonde, qui vient travailler tous les jours et ressent, écoute, entend, réagit, vit sa vie de salarié confronté aux changements, aux objectifs à atteindre, à ce qui se passe dans l’usine, au bureau, sur la route. Tel que je me l’imagine, quatre questions sont essentielles pour cerner sa perception de sa Qualité de Vie Travail. Je les résume :
- Il se passe quoi au quotidien, dans quelle ambiance est-ce qu’on travaille ?
- Mon manager me demande quoi, exige quoi de moi, me propose quoi, m’aide comment ?
- Dans l’entreprise, comment s’équilibrent le poids des process et l’importance accordée à la dimension humaine ?
- Et demain, quelles sont les perspectives pour l’entreprise et pour moi : inquiétantes, rassurantes, passionnantes ?
C’est à travers les réponses à ces quatre registres que l’on commence à cerner à mon sens la vraie Qualité de Vie au Travail. »
Frédéric Niollet - Marco-Polo
« Selon moi, la QVT doit être appréciée à sa juste valeur par le TOP MANAGEMENT : elle constitue un outil de développement de la performance. Ne pas la prendre en compte créera de la contre performance.
Parler QVT, c’est d’abord accepter de se regarder soi-même pour prendre conscience et mesurer son propre impact possible pour la QVT du système auquel on contribue. Cela amène à accepter de constater “l’existence” et “la visibilité” de ses propres émotions, de son propre comportement, et son impact sur la QVT du système auquel on appartient, auquel on contribue. Notre culture, selon les organisations, doit accepter ce partage pour améliorer la QVT.
Prendre conscience, c’est accepter aussi de prendre conscience des risques pour soi-même et pour son organisation. La peur n’évite pas le danger et, s’enfouir la tête dans le sable ne contribue pas à l’amélioration de la QVT. Bien au contraire ! Lorsque l’on a obligé les gens à mettre des ceintures de sécurité, ils ont pris conscience du danger. Depuis, ils les mettent et cela épargne des vies. Parler QVT c’est prendre conscience des risques pour l’entreprise et les Hommes qui la constituent. Ceci afin de les minimiser. »
Benoît Ducourau – Ribosome Conseil
« La QVT, en tant que manager, revient à être dans une posture de sujet actif avec suffisamment de visibilité et de latitude décisionnaire pour occuper sa fonction en toute sérénité. Cela correspond à la possibilité d’avoir tous les leviers en main pour accomplir sa mission, dans la compréhension de ce que les collaborateurs attendent de soi. La pire entrave à cette QVT, c’est lorsqu’il y a des injonctions paradoxales, lorsque l’écart entre ce que l’on attend du manager et son quotidien est trop grand : on ne peut par exemple pas me demander de développer mes équipes avec autonomie, tout en enjoignant 3 reportings par semaine.
Les conséquences de ces injonctions paradoxales sont notables : pire que la démotivation, c’est le désengagement du manager qui va alors faire surface. Ce désengagement va se manifester par deux indicateurs révélateurs : le présentéisme d’une part, et le cynisme très peu constructif de l’autre, puisque le manager va se dissocier du système en le critiquant. Résultat : cela nivelle tout le système par le bas et affecte tant les collaborateurs que l’ambiance et plus généralement, c’est toute la Qualité de Vie au Travail qui en est touchée. »