Tête de crise
Ce matin, au bureau, c’est la crise, les mines sont sévères, chacun a des airs de circonstances. Hier aussi, c’était la crise, et aussi avant-hier, même, ça fait des semaines, des mois, des années que c’est la crise. Pas encore des décennies, mais ça pourrait venir.
Alors, on en parle, avec les clients, les autres collaborateurs : « Salut, c’est la crise, chez vous ? » « Oui, vous aussi ? » Ça fait du bien, on sent qu’on n’est pas tout seul. On sent une vraie proximité dans l’épuisement, comme quand l’avion de 19h50 atterrit à Orly, empli de gens en costume-cravate et que 100% des portables (enfin 99%, il y a un ou deux passagers qui résistent) crépitent pour dire « on a atterri ».
Oui mais, parler de la crise ne fait pas du bien durable, ça fait plutôt du mal durable. Parce qu’elle tourne en boucle, la crise, pas seulement dans les journaux, la télé, les conversations, mais surtout dans notre tête. Et quand on commence à avoir une tête de crise, il vaut mieux s’arrêter de penser à la crise, parce que c’est mauvais signe. Oui, S’ARRETER, le crise-out nous guette.
Il est temps de passer en mode positif, constructif, de commencer par un petit acte simple qui va réussir, donner un résultat, nous faire passer une bonne journée. Ça suffira déjà, en attendant de recommencer demain.