Lâcher prise : démission ou implication ?
Tête baissée, vous enchaînez les dossiers sans prendre le temps d’une respiration ? Pire, cette idée même vous terrorise. Une pause s’impose ! Chef d’entreprise ou manager, ne mettez pas en danger votre santé en dérivant tout doucement vers toujours plus de fatigue, toujours plus de stress, avec comme seul horizon le burn-out. Yoga, exercices physiques, relaxation, humour : le lâcher prise s’affirme comme la solution à vos maux, surtout si vous comprenez que ce concept soutient votre motivation, et n’est pas synonyme de renoncement ou de démission.
Le lâcher prise, le contraire de la résignation
Tout le monde s’est déjà aperçu qu’une colère froide pouvait nous envahir devant un trop plein d’émotion au travail. Rassurez-vous, vous êtes humain, et surtout des outils existent pour vous éviter de retomber trop régulièrement dans ce genre de situation. Parmi ces outils, le lâcher prise ne consiste pas à vous détacher de façon radicale de vos objectifs, vous faisant zapper avec allégresse une réunion, ou vous invitant à ne pas vous lever le matin par stricte procrastination. Alors comment définir le lâcher prise ?
Le lâcher prise est une décision consciente d’une prise de recul nécessaire sans idée d’abandon. A l’inverse, le désengagement prend la forme inconsciente d’un désintérêt durable. Cette notion s’apparente à de la lâcheté, l’individu fuyant ses responsabilités professionnelles. Autre impact : le désengagement réduit, dans le temps, l’implication dans sa tâche, s’insinuant au travail sous le joug de frustrations récurrentes, et sous la forme d’un découragement ou d’un manque flagrant de motivation. L’accumulation de pressions menace tous ceux qui ne parviennent pas justement à mettre en place un lâcher prise, c’est-à-dire une démarche consciente et volontaire d’améliorer la gestion de ses émotions.
Lâcher prise : stop au tout-contrôle !
Face aux pressions qui s’exercent, le réflexe est de vouloir garder le contrôle. Ce besoin est une réaction logique qui rassure, un mécanisme de défense. Hélas, quelle désillusion ! Ce fonctionnement conduit le manager à concentrer une grande partie de son énergie à cet objectif. S’ensuit un état de tension constante, générant du stress, une fatigue physique et psychique, une insatisfaction voire une culpabilisation. Colère, jalousie, ressentiment, aigreur : ces émotions destructrices se révèlent alors. En définitive, la personne s’isole et tombe dans un cercle vicieux, annihilant toute volonté de bien faire son travail.
Le champ d’actions réservé au manager est un cadre parfait pour…sombrer dans cette spirale de l’hyper contrôle. Comme solution, le lâcher prise vous permet de comprendre que certains événements sont impossibles à modifier. Vos conclusions sur un dossier ne sont pas retenues par votre direction ? Retenez que ce ne sont pas vos efforts qui sont remis en cause, et que cette décision finale ne vous appartenait pas. Notez qu’au contraire, un comportement lié au processus de désengagement consisterait ici à être sourd aux critiques, dans le but qu’elles ne vous atteignent pas. Erreur. Le lâcher prise invite à faire le deuil de certains événements, mais aussi d’en tirer les leçons, sans s’appesantir sur d’éternels regrets.
Manager : lâchez votre toute puissance !
Un mot d’ordre : apprenez à déléguer, tout en restant disponible ! Acceptez de ne pas pouvoir tout gérer, tout le temps, en tenant compte du contexte et des contraintes. Evitez également d’être systématiquement dans la recherche de la performance à tout prix. Les résultats peuvent être opposés à ceux escomptés. Apprenez par exemple à ne pas vous projeter sans cesse dans les regrets du passé ou vers les objectifs à venir. Relativisez les faits en prenant le recul nécessaire sur les choses, y compris en faisant confiance en vos capacités comme en celles des autres. Comme on réfléchit mieux en ayant les idées claires, n’encombrez pas vos ménages avec un surplus d’informations et de détails inutiles.
Pour mettre en place ces quelques suggestions, offrez-vous des moments de détente et de respiration, en aménageant autrement votre journée de travail et dégagez-vous du temps libre. Hiérarchisez aussi vos tâches et planifiez vos horaires en fonction. Interrogez-vous : ce dossier est-il important ? Urgent ? Que se passe-t-il si je ne le fais pas immédiatement ? Enfin, dans un moment compliqué, tentez de dédramatiser la chose en jouant pourquoi pas de votre humour.
N’hésitez pas à évoquer vos propres expériences !
Source de l’image à la Une : Pixabay (stokpic)