Choisir de partager ?
Est-ce-que partager contribue aux mieux-être des collaborateurs ? Ce n’est pas une question classique des « people surveys », on ne demande pas aux collaborateurs « dans cette entreprise, est-ce qu’on partage assez ? Les bénéfices ? Les infos ? Les succès ? Le pouvoir ? Les décisions ? Le temps ? Ce que l’entreprise produit ? Sans doute à juste titre, parce qu’il y aurait peut-être 98% de réponses « pas assez » ou « pas du tout assez ». Il faudrait aussi poser la même question sur le partage des risques, le partage des pertes, avec quelles réponses ?
Dans une entreprise, le choix de partager un peu, beaucoup, passionnément, ou pas du tout, est fondateur. Pourtant, ce choix n’est pas souvent un sujet de Comité de Direction. Pourquoi ?
Il y a d’abord une multitude de freins et de barrières : partager la production, donner des produits, ça fait paternaliste. Ça va pour les boulangeries et les petites entreprises, où le patron règne. Partager des informations un peu sensibles, comme l’échelle des salaires, les comptes détaillés, c’est risqué, ça crée des jalousies, des envieux, ou des sources de conflit.
Partager le pouvoir, les vraies décisions importantes, c’est encore pire , ça fait « commune populaire ». Même dans la Chine de Mao, quand on en faisait pas partie du PCC, on n’avait pas toujours voix au chapitre. Et puis, pour finir, en France, on est déjà les rois du partage, entre le niveau des impôts et prélèvements,
Alors, il faudrait partager encore et toujours plus ? Notre réponse, c’est un oui franc et massif.
D’abord, partager l’information : tout le monde aujourd’hui se promène sur Internet, trouve l’info qu’il cherche, parfois sur des milliers de pages. Alors que, pour son entreprise, il est face à une barrière étanche (ou presque). Bizarre.
Est-ce-que partager l’info contribue au bien-être ? Pas sûr, mais ne pas partager contribue certainement à la méfiance, la suspicion, au « ils s’en mettent plein les poches »