Petite méditation sur une étude du Ministère du travail sur l’exposition aux RPS
Le journal « Les Echos » du 30 avril évoque une étude du Ministère du travail sur les sources de RPS en France (l’étude n’est malheureusement pas encore disponible sur le site du Ministère). Elle met en évidence 4 profils où le risque de RPS est important et 2 profils pour lesquels l’exposition aux RPS est moindre ou absente.
Une source de surexposition aux RPS est d’une clarté sans appel : les 2/3 des salariés s’estimant surexposés aux RPS considèrent que « leur travail ne leur apprend pas de choses nouvelles ». Au-delà des formations obligatoires ou centrées sur l’accroissement de la productivité, cette corrélation invite le manager à se poser une question intéressante : « qu’est-ce-que mes collaborateurs ont appris d’intéressant dans les 4 dernières semaines ? Et en quoi ai-je participé à cette éventuelle acquisition de connaissances ou de compétences ? »
Une seconde clé, tout aussi intéressante, est celle de l’acceptabilité des émotions : les 2/3 des salariés s’estimant « sous pression » ( 15% du total des répondants) déclarent devoir cacher leurs émotions. A l’inverse, l’exposition aux RPS est nettement moindre pour les 16% de répondants qui vivent une forte exposition émotionnelle mais du soutien.
Sur ce registre des émotions, chaque manager peut se poser la question de son rapport aux émotions de ses collaborateurs. « Suis-je à l’aise avec l’expression d’émotions par mes collaborateurs ? Est-ce-que je la freine ? La facilite ? Vais-je au-devant ? » Si les collaborateurs n’expriment jamais d’émotion, une analyse s’inspirant des niveaux de vérité du modèle de Will Schutz sur l’Elément humain permet d’affiner l’interrogation, avec un choix entre 5 possibilités :
- C’est un domaine tabou, les collaborateurs ont compris implicitement qu’il n’est pas admis d’exprimer des émotions
- Ce n’est pas vrai que je ne permets pas aux collaborateurs d’exprimer leurs émotions
- C’est vrai, mais c’est de leur faute, ils en rajoutent toujours
- C’est vrai, et ça m’intéresse de mieux comprendre pourquoi.
Terminons ce bref panorama sur une note en demi-teinte : si depuis quatre ans, le sentiment de reconnaissance s’est nettement dégradé, 28% des salariés interrogés estiment qu’ils sont peu exposés au stress et que leur travail est reconnu. Les professions de service et du BTP sont surreprésentés dans cette catégorie. Pourquoi pas un petit benchmark sur une équipe de chantier ?
Source image à la Une Palenzuelapsicologia