Armistice pour les mails !
Tous les jours, j’ai des dizaines de mails, si je voulais répondre à tous, je ne ferais que ça !
Ces boites mail là, on a l’impression qu’elles prennent un malin plaisir à vous tourmenter : on les ouvre et c’est comme la bouteille du génie des contes des Mille et Une Nuits. Elles emplissent tout l’écran de messages à lire, et, dès qu’on a le dos tourné, enfin, c’est une façon de parler parce qu’on est assis devant l’écran : Ping ! Ping ! Ça sonne, on se croit revenu deux siècles en arrière, quand, dans les grandes maisons bourgeoises, le petit personnel était appelé par une sonnerie.
Avec le BlackBerry, c’est encore pire, il y a une insidieuse petite lumière rouge qui vous culpabilise tant que vous n’avez pas ouvert le message trrèès important qui vous signale que, pour une réunion planifiée dans 15 jours, la salle a changé. Harcèlement par messagerie, ça existe ? On peut porter plainte ? Ça rentre dans la dernière loi sur le harcèlement moral ?
Quand on voit tous ces mails qui font déborder la boite, forcément, on trépigne, on fait chauffer le clavier, on en envoie une rafale, et ça se met à sonner dans tous les autres bureaux : Ping ! Ping ! Ping ! , toute la tour entre en résonance, jusque tard le soir.
Voilà l’erreur. Alors qu’on pourrait sortir l’arme des grands jours, celle qui vide les boites de réception comme par enchantement : le message d’absence, qu’on utilise 5 semaines par an (parfois, un peu plus quand on a beaucoup de RTT ou qu’on est souvent en maladie). Le message d’absence, il faut l’utiliser au contraire sans modération : « je suis descendu fumer dehors, Pitié, Seigneur, ne me harcèle pas de mails ! » ou plus politiquement correct : « je suis en réunion intense toute la journée et l’animateur nous a demandé de fermer nos BlackBerry même pendant les pauses » ou encore, mais là, il faut bosser dans une boite déjà bien avancée sur la qualité de vie au travail « je suis parti voir la dernière expo pour ressourcer ma créativité ».
Dommage, c’est une bonne idée.