Petit exercice de la semaine : un trois-mâts, ça se mérite !
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance d’être invité sur un trois-mâts : le BELEM. Départ de Lorient, virée vers l’archipel des Glénan et retour à bon port. Sur le BELEM, on est invité à vivre la vie des matelots. Enfin, comme les matelots, parce qu’on ne sait rien faire, sauf tirer sur une corde quand l’occasion se présente et qu’on est de quart. Pour ma part, je faisais partie du quart de 4 h 00 à 8 h 00. On se lève, rien dans le ventre et tout de suite sur le pont à la manœuvre. Il nous a fallu une heure pour virer de bord dans le vent qui montait. Vers midi, il était à force 8 et a brusquement tourné de 90 ° alors que le bateau marchait bon train au vent arrière. D’un coup, tout l’équipage, du capitaine au matelot, de quart ou pas, s’est mis à s’activer pour carguer les voiles, border les focs à la vitesse Grand V et éviter la casse. Le plus impressionnant était que chacun savait exactement quoi faire et nous faire faire, dans le calme. C’était à la fois naturel et très bien organisé. C’est à cet instant-là que je me suis senti faire partie de l’équipage, d’une vraie équipe. Ça a peut-être duré vingt minutes. Il pleuvait, mais ce que nous vivions ensemble était intense. En plus d’être efficace ! Alors qu’on n’était pas vraiment tranquille et qu’on s’activait, on a vécu un vrai moment de qualité de vie. À quoi était-ce lié ? Un sens de la coopération, un processus parfaitement huilé, une entraide spontanée et naturelle liée à l’urgence? Certainement tout cela. J’ai retenu quelques images : celle du capitaine s’activant en silence sur le pont ; celle d’un travail rapide sans panique ni sentiment d’urgence ; celle de nos sourires une fois la manœuvre terminée, qui sonnait comme une récompense méritée et partagée.
Alors, ce matin, avant de plonger dans vos mails de la semaine…
□ Imaginez votre équipe sur le BELEM dans une petite tempête, distribuez les rôles, y compris celui
du capitaine et demandez-vous ce que vous voulez modifier pour plus de qualité de vie.
□ Demandez-vous si les émotions que vous inspirez en situation tendue sont bien source de qualité
de vie.
□ Décidez avec votre équipe d’un ou deux principes simples de coopération, si ce n’est pas encore
fait.
Source de l’image à la Une : Flickr (S P)